Crédit image : Tumblr♦ ♦ ♦
Il était de retour dans son appartement. Assis sur sa chaise de bureau, les jambes croisées au niveau des chevilles et la tête légèrement penchée en arrière, Ash tenait l'arme du Roi de Trèfle. Elle était posée contre son front. Les yeux fermés, il réfléchissait. Après un long moment de vide dans la pièce, il commença :
« J'hésite. À ton avis, Smile, une balle directe entre les deux yeux ou quelques coups de couteau d'abord ? »
Il ouvrit un oeil et fixa l'animal couché près de lui. Pour ne pas changer, le chien aboya et haleta, la langue pendante. Il se leva et remua la queue. Il battait tant la mesure que son bassin finit par être entraîné dans les mouvements balanciers.
« Ouais, t'as raison. C'est bien ça. »
Se venger. Faire souffrir. Tuer.
Étaient les mots qui revenaient en boucle dans la tête du résistant. Anéanti par la perte de son ex, profondément blessé par sa rupture avec Lucas, le blond ne pensait qu'à une chose : celle de défouler la rage qu'il conservait depuis trop longtemps au fond de lui. Et justement, il avait une cible en tête : l'Assassin qui avait éliminé Mikaël. Il n'avait pas emprunté l'arme du steampunk pour mettre fin à ses jours. Malgré sa détresse, il ne voulait pas finir avec la cervelle éparpillée. De plus, l'attaque qu'il préparait depuis si longtemps allait finir par avoir lieu. Mettre sa vie en l'air si proche du but ne l'intéressait pas. Ash préférait vivre jusqu'au bout pour admirer le travail qu'il avait mis trois ans à bâtir. Le pistolet n'était qu'une question de stratégie. Il avait retenu la leçon la dernière fois qu'il avait eu affaire à cette gamine colorée. À moins que sa future victime ne sache dévier une balle à bout portant, il aurait moins de risques à utiliser une arme à feu que son arme blanche. Mais il ne l'oubliait pas pour autant. Son poignard restait son jouet favori. Ce n'est qu'une fois à terre qu'il pointerait le canon du pistolet en face de son crâne avant d'appuyer sur la gâchette. Pour une fois, il allait être sympa avec un Assassin. Il ne la laisserait pas baigner dans son sang comme il en avait l'habitude.
« Elle mérite une mort brutale... »
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Le soir venu, perché sur un toit, il scrutait chaque recoin des environs. Il venait de passer plusieurs heures à chercher sa cible dans les différents quartiers. S'il le fallait, il traquerait la jeune fille autant de temps qu'il le faudrait les nuits. Il ne savait pas quels sentiments brûlaient au fond de lui en ce moment. Ce mélange étrange de tristesse, de colère et de haine finirait pas éclater dès qu'il la verrait. Animé par la seule idée de vengeance, il aurait certainement tout fait pour arriver à ses fins.
Posté au quartier de la Gourmandise, il attendait sa proie. Sa glande de gaz se contracta. Le jeune homme expira une fumée noire. Les yeux braqués sur une silhouette en contre-bas, il observa son attitude et ses vêtements. Des vêtements trop colorés à son goût et une chevelure aussi rose que la dernière fois. Ses muscles se contractèrent. Il allait commettre l'irréparable de sang froid. Les policiers qu'il avait tué jusque là n'avaient été sur son chemin qu'au mauvais moment. Pour s'échapper de traques violentes, l'As avait assassiné des chiens de la Tour. Sauver sa peau avant tout. Mais là... Là...
Sans réfléchir, il plongea sur la gamine une fois que celle-ci fut assez proche du bâtiment. Il souffla un véritable brasier dans sa direction. Afin de se protéger de cette attaque surprise, la jeune fille dégaina l'une de ses marionnettes. Mais que pouvait faire du bois, objet combustible par excellence, contre un feu violent ? Elle venait de perdre inutilement l'une de ses armes. Elle jeta son premier pantin carbonisé au sol et sortit le deuxième, l'envoya en face de lui pour le blesser. Cependant, rien ne pouvait arrêter le rebelle. Une boule de feu crachée commença de consumer le nouvel être de bois. La troisième et dernière marionnette connut le même sort peu de temps après. L'As avait presque épuisé sa réserve de gaz en crachant des flammes meurtrières à répétition. Toutefois, il n'avait plus à se soucier des humains inanimés qu'elle contrôlait. Le bois rongé par les flammes crépitantes laissait échapper une fumée sombre et une odeur de brûlé. Les pantins n'avaient pas fait long feu devant sa pyromanie.
Un combat au corps à corps s'engagea entre les deux personnes. Le garçon sortit son poignard. La rose essaya de le manier grâce à son pouvoir. Les mains tendues devant elle, elle se concentra pour refaire du blond son jouet. Celui-ci ne se laissa pas faire. Il fonça sur elle, l'arme prête à être utilisée. Une profonde coupure déchira la main de la gamine qui laissa sortir un gémissement de ses lèvres. Un coup de pied l'envoya valser plus loin. L'As, plus fou que jamais, arriva à la coincer dans une ruelle à force de la faire reculer sous ses coups de plus en plus brutaux. Une autre flamme l'avait gardée à distance quand elle tenta de répliquer. Maintenant sans défense, la jeune fille mit ses mains devant elle en guise de protection. Le sang coulait de sa main blessée, tâchait ses vêtements et le sol par de gros ronds sombres et rougeâtres.
« A... Attends ! C'est déloyal !
─ Déloyal ? Et ce que tu as fait toi, c'était bien peut-être ?! »
Un coup de poing dans le ventre la fit tomber au sol. Elle recula comme elle put, rampa telle une larve sur les pavés. Son poignard dans la main gauche, le rebelle sentait son bras le démanger. Il avait hâte d'en finir là, maintenant, tout de suite. La lame gouttait de l'hémoglobine de la demoiselle. Clémentine termina sa course contre le mur. Son maquillage coulait, elle pleurait de peur.
« S-stop ! Arrête ! »
L'ange qui avait avancé en même temps qu'elle reculait posa son pied sur le sien.
« Tu veux savoir ce que ça fait d'avoir la cheville blessée ? »
Il porta tout son poids sur son pied. Un craquement se fit entendre. L'Assassin voulu hurler de douleur, mais la main plaquée sur sa bouche l'en empêcha. Elle regarda avec des yeux apeurés le couteau trop proche de sa tête et tenta de couiner comme elle le pouvait, essayant de se débattre. Elle faisait moins la maligne de se trouver dans une situation pareille. Son assurance presque énervante avait laissé place à de la peur.
« Ça fait mal, hein ? Et la lame dans le ventre ? »
Il lui planta son couteau en plein estomac.
« Tu comprends ce qu'on a ressenti ? il l'enfonça un peu plus. J'espère que tu souffres bien. »
Il se mit au dessus d'elle. Le blond sortit le pistolet coincé à sa ceinture et serra la poignée dans sa main. Il la serra si fort que ses jointures blanchirent plus qu'elles ne l'étaient déjà. Il leva le revolver au niveau de sa tête.
« Un dernier mot ?
─ J... Je t'en prie ! Épargne-moi... Je te le promet, je n'ai... J'ai rien dit aux adjointes ! Laisse-moi en vie... »
Un silence s'installa entre eux. Seuls les sanglots de l'Assassin brisaient le vide. Elle attrapa sa jambe de sa main valide et le regarda, les yeux rougis par les larmes.
« Je t'en supplie... »
Sans la moindre once d'émotion à son égard, il appuya sur la gâchette. Le sang gicla derrière la tête de la jeune fille. Sa main le lâcha lentement et tomba au sol. L'As venait de commettre un meurtre prémédité. Mais un Assassin de plus ou de moins... Il chercha une vague excuse à cet acte. les rebelles n'étaient pas les seuls à ne pas aimer les forces de l'ordre. Les voyous en tout genre se confrontaient souvent contre eux lors de manifestations. Sa poitrine chauffa, le gaz remonta dans sa gorge. Il cracha une dernière gerbe de feu, comme il l'avait fait avec l'autre policier il y avait des mois de cela. Il tourna le dos au cadavre brûlant et fila en vitesse. Les cris et les odeurs de cramé avaient sans doute alerté le voisinage.
♦
Le lendemain, à l'entrepôt, l'As était assis en tailleur sur son meuble. Il avait voulu travailler ici pour une fois, loin des bruits de la ville. Il griffonnait des papiers dans une écriture que seul lui pouvait comprendre tant elle était illisible. Absorbé par ses plans, il en oubliait le monde extérieur. Il s'était enfermé dans une bulle. Une bulle dans laquelle il se réfugiait quand tout allait mal. Une sorte d'autre monde, un monde de songes qui lui permettait d'échapper l'espace de quelques heures à la triste et dure réalité. Le pistolet de son ami à côté de lui, il comptait le lui rendre sous peu. La prochaine fois qu'il le verrait, en fait. En pensant au loup, le voilà qui arrivait.
« As ! »
Sa voix ferme le sortit de son univers parallèle et lui fit lever la tête, détourné de ses occupations. Il le vit arriver rapidement vers le bureau. Le blond plaqua violemment un journal contre le meuble. Le jeune homme baissa les yeux vers sur la une écrite en grosses lettres. Sans surprise, elle annonçait la nouvelle mort d'un Assassin.
« Depuis quand tu flingues des Assassins de sang froid ? le questionna l'inventeur sèchement.
─ Elle l'a mérité. »
Il ne chercha pas à nier les faits. Oui, il était l'auteur de cette barbarie. Oui, il avait été conscient de son acte au moment de l'exécution. Non, il n'avait pas le moindre remord d'avoir ôté la vie de cette fille. Cette pourriture lui avait pris celle de Mikaël, il n'avait fait que se venger. Une vie contre une vie. Malgré que ce n'était pas ça qui allait lui rendre son ex, l'androgyne se sentait un peu plus soulagé par cette disparition qu'il avait lui-même provoqué.
« Elle allait me dénoncer. C'était elle ou moi, lâcha-t-il en reprenant ses brouillons.
─ Oui mais enfin ! Tu aurais pu y aller moins fort !
─ Une fille Assassin qui traîne la nuit, seule. Ça pourrait être n'importe qui. Tu sais que les infos aiment nous cracher dessus quand on est même pas au centre des histoires. Et puis... On parle de ce que tu as fait toi ? »
Il leva ses soleils vers le steampunk, planta son regard dans le sien. Celui-ci serra les dents et dévia les yeux. Il venait de toucher un point sensible. Faire remonter un secret qu'ils gardaient chacun au fond d'eux pour le calmer était radical. De ce côté, Aaron n'était pas non plus une Sainte Nitouche. L'un de ses gestes avait failli lui faire perdre l'autorité qu'il possédait sur le groupe si son supérieur ne l'avait pas aidé en dissimulant la vérité.
« De toute façon le corps a été brûlé, ça m'étonnerait qu'ils trouvent quoi que ce soit, acheva-t-il pour faire disparaître la tension qui s'installait. Ton arme. »
Il poussa l'objet à côté de sa main robotique. Le hacker le rangea dans son fourreau et s'assit à côté de lui. Il abandonna ses remontrances.
« Bon, de toute façon on est pas à un Assassin près. Tu travaillais sur quoi ?
─ Toujours la même chose. »
L'ambiance calmée, les deux résistants se penchèrent sur l'attaque qui allait prochainement se dérouler.
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Le mot de l'auteure :
Bonsoir mes chapi chapeaux !
Bye bye Clémentine ! Eh non, Ash n'avait pas emprunté l'arme de son ami pour se suicider ou pour aller abattre Invidia. On ne se met pas en travers d'un rebelle qui veut se venger de la perte de son ex ! Attention aux dégâts.
La suite au prochain chapitre !
T.W.R
A-ME-STRAM-GRAM, Posté le dimanche 20 mars 2016 07:20
Un nouveau massacre de chien, mais cette fois-ci, Ash l'a fait seul sans prévenir personne... J'ai peur qu'il ne puisse plus se contrôlé à ce rythme là...